Pascal Ory, de l’Académie française : « Ce cher et vieux pays… » Gallimard

Le livre : « L’histoire politique de ce pays est, depuis soixante-cinq ans, à contre-courant de la tendance générale de son époque. Il n’est pas sûr que la plupart des Français aient pris conscience de cette originalité. » Pascal Ory

Ces Français sont bien étranges. Comparons le « cher et vieux pays » du général de Gaulle à tous les pays voisins ; que voyons-nous ? L’infinie variété de la démocratie libérale, avec ses régimes foncièrement parlementaires, gagés sur un pouvoir exécutif limité. En face de ce peuple de roseaux, un seul chêne : la France de la Ve République. Parlons démocratie représentative, démocratie participative : nous sommes en Suisse. Parlons démocratie autoritaire : nous sommes chez nous.

De ce constat peuvent découler deux hypothèses opposées, selon que l’on considère ce particularisme comme un atout précieux ou comme un mauvais présage.

Affaire d’institutions, assurément, mais qui ne voit que ce centralisme, cette verticalité, ce présidentialisme viennent de loin ? Qui peut prédire que cela changera bientôt, voire jamais ? Et qui peut affirmer que, quelque part, nous n’y trouvions pas notre compte ?

L’auteur : Pascal Ory entre à 72 ans à l’Académie française. Il hérite du fauteuil 32 de l’écrivain franco-belge François Weyergans. Auteur de livres importants sur l’histoire sociale contemporaine de la France, professeur émérite à la Sorbonne, l’historien a été attaché de recherches au CNRS, maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris et chargé de conférences à l’EHESS.

Copyright photo Francesca Mantovani